« Se former plus que jamais, pourquoi ? »
Deux données qui interpellent ! En 1987, on estimait la durée de vie moyenne d’une compétence technique acquise par un collaborateur à 30 ans. Aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’une compétence est désormais de 12 à 18 mois (source OCDE). Témoignage de Régine Ferrère, présidente de la CNEP, co-présidente de l’UPB.
La formation tout au long de la vie est donc à un tournant décisif de son existence. D’abord parce que se former à un coût et que les budgets ne sont pas extensibles. Ensuite, parce qu’il devient presque inutile de former sans cesse des collaborateurs à des technologies qui deviennent rapidement obsolètes.
La formation en e-learning occupe maintenant tout l’espace, et même si certains s’en émeuvent encore, les formations pratiques sont faciles à acquérir en distanciel. On forme mieux, plus de personnes, et à moindre coût.
Pourquoi se former ?
En 2021, nous observons que l’apprentissage d’un métier fait place à la capacité d’apprentissage de l’apprentissage. Il nous faut donc être armés de compétences douces, ces fameuses « soft skills », afin d’être en capacité de transformer nos expertises acquises à la vitesse des bouleversements technologiques. Les entreprises ne seront compétitives qu’avec des collaborateurs qui veillent aussi à leur compétitivité personnelle.
Former qui et à quoi ?
Former, c’est d’abord apprendre à recruter ses collaborateurs : les évaluer avant l’embauche et les faire évoluer pendant toute la durée de présence en entreprise.
C’est ensuite les former à l’adaptation des modes d’accueil, de prise en charge, de conseils, de suivi du nouveau consommateur. En effet, celui-ci a opté pour l’omnicanalité, ce qui engendre une profonde et nécessaire transformation de l’expérience client en institut, en spa et dans tous ces lieux où l’on vend des cosmétiques, et où l’on propose une offre de soins du visage et du corps et d’embellissement des ongles et du regard.
Le « sans contact », les diagnostics numériques, les produits sur mesure, la haute technicité des cosmétiques et des dispositifs, les conseils en ligne modifient durablement la prise en charge client. La formation à la maîtrise de ces nouvelles compétences durables devient une priorité absolue.
Enfin, et là aussi c’est une exigence forte du consommateur qui souhaite plus de transparence, d’information sur les actifs, qui opte essentiellement pour la « green beauty et la sustainable beauty », il faudra renforcer les compétences scientifiques et technologiques des collaborateurs.
C’est un vaste programme très disruptif par rapport à l’offre d’hier qui portait essentiellement sur deux axes : les pratiques esthétiques et la vente.
Et la formation initiale ?
Et là, je n’ai parlé que des salariés de l’entreprise qui doivent être adaptés rapidement à ce monde d’après que nous découvrons chaque jour. Mais la formation en amont, celle de l’apprentissage du métier en CFA ou école d’esthétique, doit impérativement préparer les futurs talents à ces mutations et leur faire acquérir pendant leurs études savoir être et savoir-faire.
La formation, c’est le pari de l’entreprise pour le 21ème siècle, et celles et ceux qui le réussiront seront assurés de leur pérennité et de leur compétitivité.
0 commentaires